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Secrétaire d'Etat à l'Ecologie, Chantal Jouanno répond aux questions de France Soir.

FRANCE-SOIR. Cette décision du Conseil d'Etat est-elle une bonne ou une mauvaise nouvelle pour vous ?
CHANTAL JOUANNO.
Ni l'une ni l'autre. C'est une décision intéressante, le Conseil d'Etat donne son interprétation sur la façon dont doit être prévue l'obligation d'information et de consultation du public sur les questions environnementales. Passer par une loi me convient tout à fait, c’est l’esprit du Grenelle de l’environnement. Je suis convaincue que l'on aborde de tels sujets de société dans le cadre de l'écologie, comme les ondes, les OGM, qu'il faut un avis du public. Les décisions administratives ne suffisent pas.


Ce qui sous-entend que vous n'adhérez pas à la décision prise par le gouvernement Villepin de passer par la voie du décret ?
Elle a été prise avant le Grenelle. Aujourd'hui, on a une vision plus large qu'à l'époque.

C'était il y a à peine plus de deux ans pourtant.
Oui, mais il faut se souvenir qu'en plus, il y avait un contentieux européen à ce moment-là, la France devait transposer très rapidement la directive sur les OGM sous peine de sanction.

On a quand même la sensation qu'il s'agit d'un « cadeau empoisonné »...
Il s'agissait surtout de résoudre rapidement la question pour ne pas tomber sous le coup d'une sanction.

Que va permettre cette nouvelle loi ?
Il est important que les Français fassent eux-mêmes leur choix concernant l’écologie. S’agissant des OGM, ce qui est aujourd'hui redouté, c'est que ceux proposés à la culture le sont pour des motifs commerciaux, sans qu'on en voit un bénéfice pour la société. C'est comme si l'on proposait un vaccin qui présenterait des risques mais ne soignerait pas forcément. En revanche, si il s'agit de faire des recherches sur des OGM qui permettraient de réduire l'usage de produits chimiques, et qu'on l'explique au public, il sera lui-même capable de faire l'arbitrage entre bénéfices et inconvénients.

Etes-vous favorable à la culture commerciale d'OGM ?
Je reste fermement déterminée sur l'idée de la clause de sauvegarde, parce que ce qui est proposé aujourd'hui à la culture commerciale ne présente pas d'intérêt pour la société. C'est uniquement motivé par des considérations financières, et je ne vois pas pourquoi on prendrait un risque environnemental.

Ce qui signifie que le maïs Monsanto en France, ce n'est pas pour demain ?
Non, parce qu'il reste des doutes à ce stade. Nous aurons un débat européen sur ce sujet dans les semaines qui viennent.

Vous avez évoqué jeudi l'idée de faire une loi plus ambitieuse que ce que vous demande le Conseil d'Etat...
Le Conseil d'Etat nous dit de passer par une loi pour fixer les conditions de la consultation du public. Ce qui nous laisse deux solutions : faire un article qui concerne uniquement l'aspect OGM, ou être plus ambitieux, et traiter par cette loi la question globale de l'information du public sur toutes les questions environnementales.

Tag(s) : #Infos - Dépêches...
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